Laurent Gbagbo un modèle de leader
charismatique
S´il est un constat qui s´impose de lui-même au regard de l´histoire de
l´humanité, c´est bien celui selon lequel le temps choisit ses hommes, les
évènements font le reste. C´est à dire que selon la nature des évènements
auxquels ils sont confrontés et les solutions qu´ils adoptent, les hommes
choisis par le temps sont soit conduit à la popularité ou à l´impopularité,
soit à la gloire ou au déclin. A ces évènements qui font le reste est aussi
associé la perception que les acteurs passifs c´est à dire les populations ont
des actes posés par leurs leaders (les hommes choisis par le temps) et ce
qu´elles décident d´en retenir. Ainsi donc, un leader peut poser des actes,
mais encore faut-il que ces actes soient perçus comme valeureux par les
populations et que ces dites populations décident de ce fait de témoigner un
attachement indéfectible à ce dernier. Donc en principe, l´attachement d´un peuple
à son leader est à n´en point douter une manifestation de sa souveraineté. La
désignation d´un leader comme symbole ou comme héros national ne saurait par
conséquent émaner de la perception qu´un autre peuple ou qu´un leader d´un
autre peuple se fait. En Angleterre, l´histoire retient de sir Winston
Churchill le héros de la deuxième guerre mondiale, celui-là même qui a opposé
une résistance farouche à Hitler et s´est dresser contre l´expansion du nazisme.
En aucun cas l´image du loser des élections n´a prédominé sur celle du
capitaine courage du navire britannique qu´il a pu incarner à un moment où le
monde entier était au bord de l´implosion si bien que son ‘’V’’ de la victoire
formé à l´aide de l´index et du majeur reste encore un symbole fort ; tout
comme ces mots «Ce n´est pas la fin. Ce n´est même pas le commencement de la
fin. Mais, c´est peut-être la fin du commencement.» prononcés quand l´ennemi
allemand était au bord de la défaite reste encore la preuve de la détermination
et du courage de l´homme. En France, le contraire ne fut pas observé. En effet,
dans l´hexagone, Napoléon Bonaparte reste un grand héros, le conquérant de tous
les temps, le stratège militaire hors pair. Celui-là même qui a fait capituler
l´Autriche et s´est emparé de Vienne pour remporter la bataille d´Austerlitz.
Napoléon est en ne pas douter, le grand
vainqueur de Friedland le 14 Juin 1807 lors de la campagne de Pologne dirigée
contre les Russes soutenus par les Prussiens. Au-delà des conquêtes guerrières,
Napoléon est aussi le père du code civil. Pourtant, Napoléon c´est aussi la
légalisation de l´esclavage le 20 Mai 1802. Esclavage que le monde considère
unanimement comme le déni le plus grave de la dignité humaine. Napoléon, ça ne
rime pas forcément avec victoires
militaires. C´est bien Napoléon qui fut contraint à exil sur l´île de Sainte-Hélène après sa défaite de Waterloo pour
qu´il ne puisse plus selon les vainqueurs « nuire au repos du monde ».
De même, les images du père des réseaux pervers et malsains de la
France-Afrique et celle du loser du referendum de 1969 ne priment pas sur
l´image du général de Gaulle résistant aux nazismes et alliés vainqueurs de la
deuxième guerre mondiale; tout comme il ne sera pas retenu de Chirac l´image du
maire voleur, auteur des emplois fictifs de la mairie de Paris, mais bien sûr,
celle du président qui a doté la France de l´arme nucléaire. Les exemples
peuvent être multipliés à profusion et être tirés de l´histoire des américains,
de celle des russes, des allemands, des chinois, bref, de celle de tous les
peuples avec pour dénominateur commun le choix délibéré des populations de
garder fidèle à sa mémoire l´image qu´elles auront souverainement choisi pour
se souvenir de leur leader. C´est pourquoi, nous concevons difficilement voir
récusons cet empressement des occidentaux à nous imposer une image de nos
dirigeants. Cela est d´autant plus insupportable que les images sont fausses et
à dessein dénigrantes. Le cas de Laurent Gbagbo, ce digne fils de la Côte
d´Ivoire souveraine et donc l´Afrique réveillée en est une parfaite
illustration. C´est pourquoi nous nous proposons de regarder dans le
rétroviseur afin de nous remémorer la réalité de ce grand homme d´État que les
médias occidentaux pervertissent de concert. La grandeur de l´œuvre de Laurent
Gbagbo met chaque Ivoirien et au-delà des Ivoiriens, les Africains en mission
de restituer la vérité sur son combat dans l´opposition (I) et sa gestion du
pouvoir d´État en tant que président de la République de Côte d´Ivoire (II)
face au déferlement de haine des médias mensonges occidentaux.
I)
Le combat de Laurent Gbagbo dans l´opposition
«Madame la présidente toute ma vie et ça, ça se sait non seulement en Côte
d´Ivoire, mais dans toute l´Afrique et dans toute la France politique que j´ai
lutté pour la démocratie… j´ai lutté pour la démocratie et c´était à une époque
où nous ne savions même pas que le mur de Berlin allait s´écrouler…donc on
luttait avec un courage tel qu´on n´était convaincu nous-mêmes qu´on allait pas
voir la démocratie triompher. » avait rappelé Laurent Gbagbo devant la
chambre préliminaire de la cour pénale internationale lors de l´audience de
confirmation ou d´infirmation des charges retenues contre lui devant cette juridiction
par la procureure, la gambienne Fatou Bensouda. Ce rappel, n´était pas
inopportun parce que c´est ce qu´est en réalité l´homme. Depuis l´opposition
contre Félix Houphouët Boigny premier Président de la Côte d´Ivoire jusqu´à
celle menée contre le général Robert Guéi parvenu au pouvoir d´État au terme
d´un push militaire en passant par le président Henry Konan Bédié, dauphin
constitutionnel du Président Houphouët, l´opposition de Laurent Gbagbo est
riche d´enseignement.
D´abord sous Houphouët, le plus grand mérite de l´opposant Laurent Gbagbo
est d´avoir pu arracher le multipartisme dans les faits et de l´avoir consolidé
par sa candidature face à ce dernier lors de la première élection présidentielle
‘’libre’’ et multipartite. Cela dit que de sacrifices pour y parvenir. En
effet, ayant fait le choix d´une transition pacifique dans la démocratie, les
armes de lutte de Laurent Gbagbo étaient d´abord le débat d´idées, la critique
constructive, ensuite les meetings, les siting, et les marches de protestation.
En face, la répression était féroce, les arrestations arbitraires. Au nom du
choix de la démocratie effectué, il fut privé à maintes reprises de liberté, séparé
de son épouse française qui serait au dire du gouvernement d´alors une
communiste de Lyon pour être ensuite contraint au service militaire. De 1982 à
1988, il fit l´amère expérience de l´exile après avoir été à l´épreuve de la
lutte clandestine. Malgré la dureté de cet exil volontaire dont il a fait le
choix pour faire connaitre son combat à l´extérieure de la Côte d´Ivoire,
Laurent Gbagbo a refusé de trahir ses convictions pour de l´argent en acceptant
pas les quelques millions qu´avait on ne sait pour quelle raison viré le régime
sur son compte bancaire. Laurent Gbagbo, ce n´est donc pas un homme cupide
encore moins un voleur de deniers publics comme tentent vainement de le faire
croire ses détracteurs qui ont déjà dans cette mésaventure essuyer un désaveux cinglant de leur propre instrument de
répression des chefs d´États africains insoumis à leur dictat, la CPI, qui, l´a
déclaré indigent. Face à Houphouët Boigny, l´on se souvient de la marche du 18
Février 1992 qui a vu son arrestation à nouveau alors qu´il demandait la
libération des étudiants qui avaient été victimes aux termes des conclusions de
la commission d´enquête présidé par le magistrat Camille Oguié d´une brutalité
inqualifiable de la part de l´armée aux ordres d´un certain colonel Guéi
Robert. Nous avons tous en mémoire les interventions enflammées du premier
ministre de l´époque monsieur Alassane Dramane Ouattara dont le gouvernement avait
dans la précipitation fait voter la loi anti-casse pour l´appliquer de façon
rétroactive au mépris de toute logique juridique. Et pourtant l´homme est
demeuré légaliste. Ce sera même lui qui à la mort de Félix Houphouët Boigny exigea
l´application pur et simple de la Constitution notamment l´article 7 qui
désignait le président de l´Assemblée Nationale pour succéder au Président de
la République en pareille circonstance alors que d´autres y voyaient une
opportunité de s´accaparer du pouvoir.
Ensuite sous le Président Henry Konan Bédié, Laurent Gbagbo demeure fidèle
à ses convictions démocratiques notamment celles d´une transition pacifique.
D´où la réitération de ses propositions pour y parvenir à savoir l´utilisation
des urnes transparentes, le seuil de 18 ans, l´utilisation d´un bulletin unique
pour le vote… Alors que toutes propositions essuyaient un refus catégorique de
la part du pouvoir Bédié, l´on se souvient encore de sa maxime
« asseyons-nous et discutons ». Ce n´est donc pas un fauteur de
trouble Laurent Gbagbo. Bien au contraire c´est un homme qui a forgé ses
convictions à la sève nourricière de la démocratie. Le pouvoir de Bédié, c´était
aussi le règne de l´ivoirité, donc de la pensée selon laquelle un groupe
ethnique serait seul habilité à exercer le pouvoir d´État en Côte d´Ivoire au
détriment des autres qui ne présenteraient pas les aptitudes nécessaires à cet
effet. L´on se souvient aussi des efforts effectués pour repositionner la
démocratie au cœur du débat sur la gestion de la chose publique et éviter la
dérive tribale dans laquelle semblait s´engouffrer inexorablement le pouvoir en
place.
Enfin sous le général Robert Guéi, bien que la transition militaire ait
duré moins d´un an, Laurent Gbagbo a tout de même pu continuer à œuvrer pour la
démocratie. En effet, bien qu´étant foncièrement opposé à la prise du pouvoir
par les armes, son parti a tout de même envoyé des ministres au gouvernement à la
demande du général Robert Guéi. Selon Gbagbo, le but de cette présence au
gouvernement était d´encadrer les militaires afin que ceux-ci rendent le plus
rapidement possible le pouvoir aux civils pour retourner dans les casernes. A l´issue
des élections d´octobre 2000, Laurent Gbagbo a fait montre du courage auquel il
avait habitué les ivoiriens. En effet, ayant opté depuis belle lurette pour une
alternative démocratique en Côte d´Ivoire, il n´a pas trahi la confiance à lui
faite par les ivoiriens en lui accordant majoritairement leurs suffrages. Il dénonce donc le coup d´état électoral tenté
par le général Robert Guéi qui visiblement supportait mal une défaite qui
l´obligeait à respecter ses promesses des lendemains du coup d´état contre le
Président Bédié, notamment celle de rendre le pouvoir aux civils après avoir
balayé la maison puisque celle de ne pas être candidat était devenue obsolète.
En octobre 2000, Laurent Gbagbo accède au pouvoir d´État après plus de trente
ans d´opposition menée à lumière de ses convictions démocratiques. Le
soulèvement populaire pour lui restituer sa victoire dans les urnes restera une
des preuves de son ancrage dans le peuple. L´opposant historique désormais Président de la République chef de
l´État fera l´expérience de la gestion du pouvoir.
II)
La gestion du pouvoir d´Etat par le Président Laurent
Gbagbo
Au pouvoir d´État, l´œuvre de Laurent
Gbagbo peut s´analyser en deux temps. D´une part avant la rébellion et d´autre
part pendant la rébellion.
Avant la rébellion, c´est à
dire d´octobre 2000 au 19 septembre 2002, nous avons eu la chance d´être
témoins oculaire d´une gestion transparente, rigoureuse et altruiste du pouvoir
d´État dans la démocratie. Au plan politique il appliqua généreusement la
Constitution notamment les dispositions interdisant qu´un fils de la Côte d´Ivoire
soit contraint à l´exil. Il va donc œuvrer pour le retour en Côte d´Ivoire de
l´ex-Président de la République Henry Konan Bédié contraint à l´exil après
avoir été renversé par le coup d´État du général Robert Guéi. L´actuel chef de
l´État Alassane Dramane Ouattara qui avait fui la Côte d´Ivoire effectuera son
retour tout comme l´ex-chef de la junte militaire au pouvoir le général Robert
Guéi avec à la clé des conditions dignes des fonctions qu´ils ont occupé au
sommet de l´État. C´est donc un homme d´une générosité politique inouïe qui
paie aujourd´hui pour l´amnésie de ceux dont il fut le bienfaiteur. Toujours au
plan politique, sous Gbagbo aucun leader politique ni aucun journaliste ne sera
arrêté pour ses opinions contrairement à ce qu´il était donné de voir avant lui
et aujourd´hui à grande échelle sous Ouattara mais mieux, on a assisté à un
financement sur fonds public des partis politiques et à une dépénalisation du
délit de presse. Enfin du jamais vu en Côte d´Ivoire les nominations à la tête
des régies financières de l´État (les impôts, le trésor, les douanes
ivoiriennes…) sont faites sur la base d´appel à candidature. Au plan
diplomatique, on assiste à un repositionnement de la Côte d´Ivoire sur la scène
politique continentale avec son implication personnel pour l´élection du
diplomate et ancien ministre PDCI l´ambassadeur Essi Amara à la tête de l´OUA
qui sous la houlette de ce dernier deviendra l´UA. Au plan économie, les
concepts de budget sécurisé et de désendettement restent gravés dans notre
mémoire d´ivoirien. En effet, alors que le budget sécurisé permet à l´État de
Côte d´Ivoire de vivre sur fonds propre, sans prendre de credit à l´extérieur, la
politique de désendettement avait-elle pour but d´honorer les dettes de l´État
afin de lui donner un souffle nouveau. Au plan social, la restitution aux
planteurs des revenus du café et du cacao promis dans ses propositions pour
gouverner a été mise en œuvre si bien qu´en si peu de temps, on a assisté à la
naissance d´une nouvelle bourgeoisie comme le témoigne une chanson zouglou très
populaire « en deux ans seulement, les paysans vont en boîte, l´école est
devenue cadeau. Cacao a marché… ». La loi sur l´assurance maladie
universelle avait déjà été votée. La distribution des manuels scolaires était
devenue réalité au premier cycle jusqu´au CM2. Ce sont donc toutes avancées hautement
significatives dans un pays pauvre et très endetté comme le nôtre que la
rébellion du 19 septembre 2002 est venue stopper net.
A l´épreuve de cette
rébellion, Laurent Gbagbo fera à nouveau preuve d´un courage rarement observé
sur le continent. Son premier acte de bravoure a été d´écourter la vite d´État
qu´il effectuait en Italie pour rentrer précipitamment dans une Côte d´ivoire où
l´armée, la gendarmerie, la police mais aussi toutes les incarnations du
pouvoir étaient systématiquement prises pour cible par la rébellion armée. De
retour au pays avec la conscience vive de son devoir vis-à-vis des ivoiriens
c´est à dire leur garantir la paix et la sécurité, de nombreux efforts à la
fois douloureux et humiliants ont été consentis. Ce sont entre autre l´entrée
des rebelles au gouvernement suite aux mauvais accords de Linas Marcoussis à
travers lesquels la grande France des droits de l´homme et de la démocratie
prenait fait et cause pour une rébellion sans foi ni loi. L´amnistie des
rebelles alors qu´ils avaient tué de paisible citoyens dans leur sommeil et des
hommes d´État comme le ministre Émile Boga Doudou. Dans les évènements de novembre
2004, alors qu´il était victime d´une tentative de coup d´État avortée de la
part de la grande France de la démocratie, il appelait les ivoiriens à ne pas
s´en prendre aux intérêts français. Au nombre des efforts fournis, figure en
bonne place la décision prise en vertu de l´article 48 de la Constitution pour
permettre à Alassane Dramane Ouattara et Henry Konan Bédié, qui étaient tous
deux dépassés par la Constitution notamment en son article 35, d´être candidats
aux élections présidentielles, la constitution d´une commission électorale
dominée majoritairement par ses adversaires…
Après dix années de campagne
médiatique mensongère des médias français, de rapports d´organismes internationaux
(ONU, HRW, AI…) volontairement protecteur de la rébellion, Laurent Gbagbo est
arrêté sous les bombes de l´armée française pour soi-disant régler une
contestation électorale et protéger les civil. Malgré l´acharnement de la
France politique et des multinationales françaises, l´image de dictateur
sanglant vendue à coup de matraquage médiatique ne résiste pas la moindre
analyse du bilan de l´opposant devenu Président de la République Laurent
Gbagbo. Aujourd´hui injustement détenu par une juridiction partisane et
protectrice des intérêts des impérialistes français, anglais et américains, Laurent
Gbagbo ne cesse de gagner en notoriété car son combat se révèle à l´Afrique
toute entière. Pour nous ces lettres que nous écrivons sont notre témoignage de
ce que fut la réalité dont nous avons en partie été témoin oculaire. Il
apparait important pour nous de témoigner de la grandeur de l´homme à titre
costume, tout en ayant à l´esprit qu´il sera l´objet d´une reconnaissance à
titre posthume de ceux qu´il appelle affectueusement « nos amis français »
comme cela fut le cas pour Lumumba, Sankara et autres. Laurent Gbagbo est donc
un modèle de leader charismatique et nous n´attendrons que cela soit de l´avis
de nos amis français avant d´être fier ce digne fils de la Côte d´ivoire
souveraine et de l´Afrique réveillée.
Bondé Christian GNOHON
Etudiant en droit
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